Résultats des ventes aux enchères des 18 et 19 janvier 2022

Totalisant 350.000€, avec 94% des 600 lots vendus, de nombreux achats de musées et préemptions, des acheteurs du monde entier – 21 nationalités enregistrées avant la vente avec des collectionneurs venant de Belgique, Israël, Royaume Uni, Maroc, USA, Singapour, Laos, Cambodge et Vietnam – la dispersion des tableaux et dessins de la collection du mécène Alain Jammes d’Ayzac était un plébiscite pour les artistes vendéens. Alain Jammes d'Ayzac (1883-1951), ancien conservateur du Musée de la Roche-sur-Yon, fut un mécène important, ayant soutenu les artistes vendéens toute sa vie. Il avait collectionné tout particulièrement les œuvres de deux artistes : Jean Launois (1898-1942) et Charles Milcendeau (1872- 1919). Nombre des tableaux de cette collection avaient d’ailleurs fait l’objet d’expositions au Musée d'Art Moderne de la Ville de Paris, au Musée de l'Abbaye Sainte Croix aux Sables d'Olonne, au Musée de Narbonne.

12 œuvres de Jean Milcendeau (1872-1919) – les lots n° 1,2,8,12,17,20,30,38,43,47,50,56 - étaient préemptées par les Musées Nationaux pour le Musée Milcendeau de Soullans. On enregistrait également de nombreux achats du Musée du Conseil départemental de Vendée et du Musée de l’Abbaye de Sainte Croix des Sables d’Olonne. De nombreux collectionneurs de peinture vendéenne étaient en salle faisant grimper les prix et se disputant contre des acheteurs de tous pays sur le Net, comme en témoignait l’adjudication de l’huile sur toile de Milcendeau représentant L’enfant aux cerises (lot 13), atteignant 7.440€, multipliant ainsi son estimation par 10. Les dessins étaient également très recherchés comme celui représentant l'actrice Polaire, en 1907, (lot 45) qui s’envolait à 6.200€. La tradition familiale dit que l’actrice Polaire, qui posa aussi pour Toulouse Lautrec, aurait détruit l’huile sur toile issue de ce dessin.

Les œuvres de Jean Launois (1898-1942), originaire des Sables d’Olonne, lauréat du prix Abd-el-Tif en 1920, et qui travailla en Algérie, s’échangeaient jusqu’à 8.680€ pour le portrait d’une actrice de théâtre annamite de 1924 (lot 381). Ses scènes de rue algéroise, des « mauvais lieux » et des « quartiers réservés » de la casbah étaient également vivement disputées. En témoigne notamment le prix de ce pastel représentant trois algériennes dans un bordel en 1925, qui s’envolait à 5.460€ (lot 160). Les scènes évoquant la Vendée n’étaient pas en reste puisqu’une gouache représentant L’apprenti boucher de Saint Jean de Monts en 1930, estimé 1000/1200€ partait à 5200€ (lot 490).

Charles Milcendeau (1872-1919)

Jean Launois (1898-1942)