Jean-Pierre Louis-Laurent HOUËL (Rouen 1735- Paris 1813) Vue du Pont Milvius, dit Ponte Mole Sur sa toile d'origine 69 x 98 cm (restaurations anciennes) Provenance : - Chez l'artiste , - Vente après-décès de Jean-Pierre Houël, Paris, du 9 mai 1814 (et les deux jours suivants) (Me Masson,), lot n°2 ("Vue de Ponte Mole, et Paysage où sont des vestiges d'anciens monuments. Tableaux ornés de figures et d'animaux", toile, 24 p. x 38 p. (61 x 96,5 cm, vendu 36 francs à M. du Sommerard) , Collection M. du Sommerard. Le pont Milvius enjambe le Tibre et marque l'arrivée sur Rome de la Via Flaminia. Construite en 200 avant J.C., cette voie romaine relie le coeur de Rome à Rimini sur l'Adriatique et ouvre la ville vers le Nord. Tous les voyageurs descendant des pays européens l'ont empruntée, et parmi eux, Jean-Pierre Houël. C'est une vue du pont tel qu'il était dans les années 1770 que l'artiste nous offre. On y voit le fortin édifié lors des travaux de fortification du pont entrepris par le pape Nicolas V (1447-1455) qui oeuvra pour redonner à Rome l'image d'une cité glorieuse. Du côté de la ville, les deux passerelles en bois ont été remplacées par des arches de maçonnerie en 1805. La statue de Saint Jean Népomucène a été offerte par un cardinal hongrois pour célébrer sa canonisation en 1729. Le saint, qui fut jeté dans la Moldau pour ne pas avoir voulu trahir le secret de la confession, est invoqué pour protéger du péril de la noyade. On devine également l'oratoire qui abrite une statue de la Vierge. Artiste aux multiples talents, Jean-Pierre Houël a été formé à l'Ecole gratuite de dessin par Jean-Baptiste Descamps (1714-1791), et par le graveur Jacques-Philippe Le Bas (1707-1783). En 1764, aidé à Paris par le peintre de batailles italien, Francesco Casanova (1727-1803), il se lance dans la peinture. Protégé du duc de Choiseul, il réalise pour lui plusieurs toiles au château de Chanteloup, et, soutenu par Cochin, il obtient une place à l'Académie de France à Rome. Il fait deux séjours en Italie, parcourant le pays une première fois jusqu'à Naples et en Sicile en 1770-1771 et une seconde fois jusqu'à Naples, en Sicile, à Malte et Lipari en 1776-1780. De ce voyage, il rapporte quantité de dessins qu'il grave dans son Voyage pittoresque des Isles de Sicile, de Malte et de Lipari, publié de 1782 à 1789. Il expose au Salon entre 1775 et 1807, ainsi qu'au Salon de la Correspondance. Il a gardé chez lui cette Vue du Pont Milvius qui a figuré dans sa vente après-décès " en son logement, ancien hôtel d'Aligre, rue Bailleul ", à Paris. Elle fut alors acquise par Monsieur du Sommerard, grand collectionneur d'objets du Moyen-âge et de la Renaissance à qui l'on doit la création du musée de Cluny.

Estimation : 12 000 € à 15 000 €
Adjugé : 20 000 €