Ivoire, le premier regroupement de maisons de ventes aux enchères en France

Livres, Argenterie, montres & beaux bijoux à Nantes

Mercredi 29 Mars 2017 à 16h

Lot 510
MANUSCRIT-Marine

MANUSCRIT-Marine

MANUSCRIT-Marine J.-Fr. ARROS D'ARGELOS Correspondance du baron d'Arros, officier de marine à la Cour. Sans lieu, 1765, in-folio rédigé à deux mains d'une écriture moyenne et parfaitement lisible (titre-165 feuillets chiffrés ornés d'un schéma de navire (f.18v)). Reliure époque plein vélin rigide avec titre à l'encre en haut du premier plat, dos lisse muet. Léger manque de vélin sur un coin inférieur , bon exemplaire. Ce très important registre de correspondances regroupe 279 missives composées du 5 février 1765 au 10 décembre 1767. Elles sont généralement adressées aux deux ministres successifs de la marine (le duc de Choiseul-Stainville, jusqu'au 10 avril 1766, puis son cousin le duc de Choiseul-Praslin). Ce registre rassemble aussi des mémoires, états ou rapports divers insérés au fil des pages. Les principaux sont : 1. Mémoire sur les galiottes à bombes qui a été envoyé en Cour le mois d'octobre 1764 (ff. 16 à 21) , 2. Mémoire présenté à M. le comte de Méry pour être envoyé par lui à la Cour (f. 22) , 3. Etat des fluttes, matériaux et ustensiles nécessaires pour l'exécution du projet de relever les carcasses qui sont coulées bas au bassin du Fort-Royal de la Martinique (ff. 23-28r) , 4. Projet d'attaque contre les Saletins et le Roy du Maroc (ff. 28v-34). On trouvera de surcroît, tête-bêche, un Inventaire des papiers de service du baron d'Arros, officier de marine, [21] ff. n. ch., couverts de la même écriture que la partie principale. Jean-François d'Arros d'Argelos (1730-?) issu d'une ancienne famille du Béarn, commença sa carrière militaire comme garde de la Marine à Rochefort en 1744. Nommé enseigne en 1748, lieutenant de vaisseau en 1756, il reçut le commandement de La Couronne en 1764, puis de La Barbüe en 1765, à destination de la Martinique. C'est en novembre de cette même année 1765 qu'il prit la tête des deux flûtes La Balance et La Fortune, qui devaient aussi effectuer une campagne à la Martinique. Ce registre se rapporte à ces deux missions aux Antilles, où la principale et plus lourde tâche du jeune officier devait consister à déblayer la rade du Fort-Royal des carcasses échouées pendant les opérations de la Guerre de Sept Ans. Ainsi, la plupart des lettres reproduites ici ont-elles été composées soit à terre à Rochefort (dans la phase de préparation des traversées), soit à bord de l'un ou l'autre de ces navires (généralement La Barbüe ou La Balance). Le premier départ eut lieu le 12 avril 1765, sur La Barbüe, et l'équipage arriva sans encombre à Fort-Royal de la Martinique le 27 mai suivant. En août 1765, le navire revient en rade d'Aix. Un second voyage pour la Martinique a lieu l'année suivante en juin 1766. Cette fois-ci le trajet d'aller est marqué par des pertes dans l'équipage, et Arros est obligé de rester sur place jusqu'en décembre 1767. " Les marques de bonté et d'amitié que vous m'avez donné, Monsieur, me font espérer que vous recevrez avec plaisir de mes nouvelles. J'ai mouillé au Fort-Royal avec La Fortune après 40 jours de navigation, quoiqu'ayant eu environ 15 jours de vent contraire, la traversée aurait été plus heureuse s'il n'était mort personne mais j'ai perdu 6 hommes et La Fortune deux, par bonheur que cette mortalité a tombé sur les troupes tant passagères que sur nos détachements et que nos officiers mariniers et matelots ont été conservés, j'espère que désormais nous en serons quittes quoique nous soyons dans une terre ou l'air est le plus corrompu. J'ai déjà commencé le désarmement des deux flutes pour ensuite de nous occuper que de tous les objets qui ont rapport à ma mission, ce port, Monsieur, est dans un état digne de pitié pour peu que l'on eut tardé à le racommoder, le mal aurait été si grand qu'il n'y aurait pas eu de remède qu'à moins d'une dépense de plusieurs millions. J'ai lieu d'écrire qu'auparavant de retourner en France, je le laisserai en assé bon état. Si j'étais assé heureux pour vous être bon à quelque chose, faites moy passer vos ordres et la façon dont je les exécuterai vous prouvera la bien grande considération avec laquelle je suis [etc.] ". [Missive écrite à bord de La Balance, au Fort Royal de la Martinique, le 26 juin 1766]. Enfin, un curieux manuscrit à caractère pharmaceutique a été contrecollé sur les dernières gardes : Eléxir de longue vie trouvé dans les papiers du docteur Yverray, médecin suédois, après sa mort, arrivée à 104 ans par une chute de cheval (…), [2] ff. La recette donnée contient les ingrédients du fameux "Eléxir du Suédois", toni-cardiaque traditionnel, toujours commercialisé de nos jours (aloès, zedoaire, agaric blanc, gentiane, safran, rhubarbe, thériaque de Venise, à macérer dans l'eau-de-vie).

Estimation : 5 000 € à 7 000 €
Adjugé : 4 000 €

Hôtel des ventes
8-10, rue Miséricorde
44000 Nantes

Téléphone : 02 40 89 24 44
Fax : 02 40 47 09 99
contact@encheres-nantes.com
 Afficher le plan