CÉLINE, Louis -Ferdinand. 4 lettres autographes signées au docteur François Hervouët dit Salières. (Copenhague) 6 juin (1948)-26 (octobre 1949). 4 lettres de 3 pages chacune, environ 337x210 et 285x228 mm, avec leurs enveloppes, la première pour le docteur François Salières à l'adresse des éditions Denoël, les trois autres au docteur François Hervouët à Nantes. Petites déchirures marginales sur 4 feuillets, traces de plis.
François Salières est l'auteur d'"Écrivains contre médecins" paru chez Denoël en 1948. C'est à la suite de la lecture de ce livre que Céline écrit à son auteur.
6 (juin 1948). Après avoir souligné que ce n'est pas son éditeur qui lui a fait parvenir l'ouvrage "Les Denoël Voiliers ont l'épicerie ingrate !", il félicite son auteur et commente : "Je ne vais pas juger Vermeerch (sic pour Van der Meersch). Il plait et il plait, c'est l'essentiel. Je reproche à tous les naturalistes, leur prosaïsme et corollaires, préchi préchas, myopie, leur double emploi avec les documents juridiques, enquêtes d'inspections du travail, universités populaires etc Tout de même vous voyez ce qui est assez rigolo. C'est que tous les types nosocomiaux présentés dans Corps et Âmes, médecins, infirmières etc. auraient après tout fort bien fait à Buchenwald par exemple un petit coup de pouce, les circonstances, le hasard, ils s'y trouvaient comme dans des gants ! Toutes les dispositions ! bien que non SS. ! et si Vermeerch s'en défend d'être pro-nazi ! et résistant ! et patata !".
27 (?, 1949). "Mille merci pour votre courageuse action - le malheur est je pense que l'on se heurte à mon sujet à une de ces haines qui n'ose pas dire son nom, et contre lesquelles nous jouons perdants d'avance Cette bouillie de vanité, de mensonges, de lâchetés, de sadismes, ce cloaque aux "minus". Où ai-je été me foutre ?".
30 (mars 1949). Pour appuyer les démarche en sa faveur du consul général de Suède à Paris, M. Raoul Nordling, Céline invite ses "amis français" à lui écrire des lettres de soutien "pour qu'on se décide enfin à me foutre la paix."
26 (octobre 1949). Remerciement pour un article paru dans le numéro du 21 octobre 1949 de Paroles Françaises "Céline, le proscrit" sous la signature "F.S.". "Je le trouve excellent. C'est le premier en effet qui sous prétexte de vaguement me défendre ne me fasse pas apparaître en couard, semi-traître, semi vendu semi-cabotin, semi-fou, etc. Tous les chichis possibles pour ne point me défendre vraiment c'est-à-dire tel que je suis - un patriote français absolument français - ignoblement calomnié - pillé, emprisonné, traqué et ce depuis 6 ans ! [] Quant aux Juifs ils auraient écouté eux aussi mes modestes avis, il en serait beaucoup moins morts à Buchenwald et ailleurs ! On me fait un procès de sorcière Rien de plus -Rien de moins".

Estimation : 1 500 € à 2 000 €