La Bibliothèque de la Pléiade : des classiques recherchés aux enchères

par Magazine des enchères


Entrer dans la Pléiade est un sommet pour les écrivains. Depuis 1931, ces ouvrages à la reliure particulière, imprimés sur papier bible, consacrent les plus grands auteurs français et étrangers. Et suscitent l’engouement des amateurs.

Le 2 mai prochain à Nantes, l’étude Couton Veyrac Jamault dispersera plus de 500 livres édités par la Bibliothèque de la Pléiade : « Ce sont plusieurs collections rassemblées, nous avons trouvé plus intéressant de vendre les livres à l’unité car les acheteurs cherchent en général à compléter leur bibliothèque », détaille Henri Couton. L’histoire de la Pléiade commence en 1931 avec Jacques Schiffrin qui décide de proposer des œuvres complètes d’auteurs modernes et classiques en format compact (permis par le papier bible très fin). Premier volume édité : le tome 1 de Charles Baudelaire. La physionomie des livres est fixée : sur le dos, l’auteur et le contenu du volume, ainsi que des filets dorés horizontaux. La couleur de la reliure est déterminée par le siècle de son auteur ; havane pour le XXe, vert pour le XIXe, bleu pour le XVIIIe… Et la police de caractère, du Garamond, corps 9.


Le succès des best-sellers classiques

En 1933, la Bibliothèque de la Pléiade intègre les éditions Gallimard. Aux cours des décennies suivantes, les littératures étrangères font leur entrée au catalogue, puis les textes sacrés, les philosophes… André Gide est le premier écrivain à entrer dans la collection de son vivant, en 1939. Au début des années 1980, la Bibliothèque de la Pléiade vend 450 000 livres par an. Toutes époques confondues, les auteurs les plus vendus restent Antoine de Saint Exupéry, Marcel Proust et Albert Camus. Et cette préférence se retrouve dans les livres d’occasion, le commissaire-priseur de Nantes estime que « les grands classiques de la littérature ont souvent du succès, encore davantage s’ils sont épuisés… ». Dans la vente de Nantes, les 12 volumes de la Comédie humaine de Balzac sont estimés 120 à 240 euros, et les cinq tomes des Rougon-Macquart d’Emile Zola, 50 à 100 euros. Des prix particulièrement attractifs, un Pléiade classique affichant en boutique un tarif autour de 60-70 euros.






Le cas particulier des albums

Depuis les années 1960, l’éditeur publie également les albums de la Pléiade. « Ils sont édités à peu d’exemplaires, et leur système de distribution les rend compliqué à avoir, explique Henri Couton. Ils sont très recherchés, même s’ils ne sont pas très anciens ». Consacrés à un auteur en particulier ou à une période de la littérature, ces albums sont imprimés sur un papier plus épais, afin de présenter une importante iconographie, qui accompagne des textes bibliographiques rédigés par des spécialistes. Tirés en une seule fois, ils sont vendus à prix coutant aux libraires, qui les offrent aux clients ayant acheté au moins trois livres de la Pléiade. Le 2 mai à Nantes, 76 albums vont être mis en vente, tous estimés entre 10 et 20 euros. Ceux consacrés à Céline, Voltaire, Rimbaud ou Proust devraient largement dépasser cette estimation. Si en librairie les albums sont proposés autour de 80 euros à leur parution, ils peuvent en effet atteindre des prix bien plus élevés sur le marché de la seconde main.