MANUSCRIT- Expédition d'Egypte. L.-J. E. CAZALS. Suite des notes pour mon journal. Départ de Gaza le 27 pluviôse (16 février 1800). Arrivée à Damiette le 6 ventôse (25 février). Sans lieu, sans date (1800), 11 feuillets chiffrés in folio. Ecriture moyenne, peu lisible, nombreuses biffures et ratures. Ce fragment de Mémoires (le titre indique qu'il y eut d'autres relations) du chef de bataillon du Génie Cazals (1774-1813) documente assez bien les conséquences de la Convention d'El-Arisch pour un ensemble de prisonniers français détenus par les Turcs à Gaza : signée le 24 janvier 1800 entre Kléber, commandant l'Armée d'Orient depuis le départ de Bonaparte, et l'amiral Smith, promulguée le 28 du même mois, après de difficiles négociations tripartites (franco-anglo-turques), elle organisait l'évacuation de l'Egypte par les troupes française. En attendant, sa signature permit la libération de prisonniers français détenus à Gaza, très probablement capturés lors du siège d'El-Arisch (et dont le narrateur, en tant qu'ancien commandant du fort d'El-Arisch, semble le réprésentant naturel) , en tout cas, c'est lui seul qui est convoqué en pleine nuit par le "Pacha de Palestine Mohammed El Hassan effendi" pour se voir communiquer la nouvelle. Le voyage de retour s'effectua dès le lendemain par voie maritime, par un gros temps très éprouvant pour tous les passagers, musulmans comme Français. L'essentiel du récit porte dès lors sur les péripéties de la traversée, très mouvementée où les embarqués souffrant de la faim, de la soif et des intempéries crurent plusieurs fois périr. Ce ne fut en effet qu'au bout de neuf jours que le bateau parvint à Damiette. Le récit est entrecoupé de nombreuses digressions, mais il ne manque pas d'intérêt, et documente bien une période généralement méconnue et peu explorée de l'Expédition d'Egypte, d'autant, qu'à la différence du rapport à Kléber sur la prise d'Al-Arisch, par le même auteur, il ne fit l'objet d'aucune publication. On trouvera notamment à la fin du texte des renseignements sur la famillle Galbaud, qui avait apparemment accompagné le général François-Thomas Galbaud-Dufort, rappelé à l'activité en août 1799, passé à l'Armée d'Orient en décembre, et qui devait mourir de la peste le 21 avril 1801 près du Caire. On joint 3 pages in-folio, de la même main, mais d'une écriture encore plus cursive et moins soignée, peu lisibles, qui forment un brouillon sur la défense d'El-Arisch. Ensemble en bon état.

Estimation : 1 500 € à 2 500 €